Introduction
Il est le cœur de votre installation électrique, véritable assurance vie pour vous, votre maison et pourtant, il est très souvent négligé par les propriétaires. Pourquoi ?
En France, 36% des 50 000 incendies électriques sont liés directement à un défaut sur l’installation électrique fixe ou mobile, soit 1 incendie sur 3.
Remplacer son tableau électrique n’est pas une opération anodine, mais elle peut être très rapide et pas si onéreuse que ça, au regard de la sécurité que ce changement apporte.
Ofull vous présente les différentes situations pour lesquelles vous serez amené à changer votre tableau électrique et les différentes étapes nécessaires.
Quand remplacer son tableau électrique ?
Après quelques années de bons et loyaux services, votre tableau électrique est devenu obsolète, voire dangereux dans certains cas.
La plupart des installations électriques intérieures sont soumises à la norme NF C15-100, dont la dernière grosse évolution date de 2016. Il y a donc de fortes chances pour que votre coffret électrique ne respecte plus cette dernière, mais il n’est pas nécessaire de le changer. Les logements concernés par la norme NF C 15-100 sont les constructions neuves (réalisées à partir du 27 novembre 2015) et les travaux de rénovation nécessitant un changement de compteur.
Néanmoins, pour qu’il soit conforme, votre tableau devra permettre de prévenir des chocs électriques de contacts directs ou indirects (sécurité des personnes) et assurer la protection des équipements par le bon dimensionnement des protections fusibles ou disjoncteurs (sécurité des biens).
Cas #1 : Le tableau est détérioré
Avec le temps qui passe, les UV et les échauffements permanents font que le matériel électrique jaunie et devient « cassant ». Ajouter à cela les interventions successives, les dépannages et l’ajout de matériel de plusieurs générations et vous obtenez ceci :
Même si c’est loin d’être le pire de tableau qui existent, les parois et les fixations cassées, le cache absent à l’avant du tableau, en fait un bon candidat au remplacement. A savoir que le tableau présenté n’avait « que » 40 ans et qu’il était bien à l’abri de la lumière, dans un placard fermé. En atteste ce magnifique papier peint d’ailleurs !
Cas #2 : L’ajout de matériel
Pour être conforme, votre tableau doit comporter au moins 2 dispositifs différentiels à courant résiduel (DDR) de 30mA, dont un type A (voir encadré) et permettre de pouvoir ajouter du matériel ultérieurement, en laissant 20% de réserves à minima.
Les différents types de DDR
Type AC
Avec une sensibilité de 30 mA au plus, un DDR à haute sensibilité permet d’assurer une protection complémentaire contre les contacts directs (par exemple une personne en cas de contact avec un câble métallique mal isolé ou lorsqu’un enfant introduit une tige métallique dans une prise de courant). Il assure également la protection contre les contacts indirects avec les appareils défectueux. Le matériel de type AC est le plus général et utilisé par défaut.
Type A
Sa fonction est identique au matériel de type AC, à ceci près qu’il est particulièrement adapté des défauts sur des appareils avec une composante continue (redresseur ou électronique de puissance). Dans l’habitat, les DDR de type A sont principalement utilisés pour protéger les circuits alimentant le lave-linge et les plaques de cuisson.
Type S
Lorsque des DDR sont installés en série, ils risquent de déclencher simultanément en cas d’apparition d’un défaut. Ceci peut constituer une perturbation dans le fonctionnement de l’installation. Pour pallier cet inconvénient, il est nécessaire d’introduire une sélectivité entre DDR, grâce aux DDR retardés, notamment de type S. Les modèles dits de type “S” ou sélectif, présentent la particularité d’un temps minimal de non-réponse de 40 ms et d’un temps maximal de déclenchement de 150 ms. Ils sont le plus souvent installés en tête d’installation.
Cas #3 : Marre des fusibles qui sautent
Directement lié à l’évolution de la norme, les fusibles sont interdits depuis le 27 novembre 2015. Bien que cela ne constitue pas en soi un motif de remplacement du tableau électrique, les fusibles offrent une sécurité et un confort d’utilisation moindre par rapport aux disjoncteurs bipolaires. De plus, avoir un fusible à changer sur une installation vieillissante est souvent contraignant et faut-il encore en avoir d’avance. On connait tous les astuces de nos grands parents qui remplaçaient le fusible manquant par du papier alu ou autre élément métallique. Et là fini la sécurité !
Avec les disjoncteurs, on localise en 1 clin d’œil le circuit défectueux et on gagne en sécurité, car les disjoncteurs sont plus rapides et précis au déclenchement.
Les 5 étapes à suivre pour remplacer son tableau électrique
Etape #1 : Relevé et prises de côtes
Avant de procéder au remplacement il est important de faire un relevé précis des différents circuits qui seront à réalimenter. S’il n’existe pas de plan papier du tableau, il faudra en faire un.
On relèvera aussi l’espace disponible pour le nouveau tableau. Il est fort probable que le nombre d’équipement à mettre en place soit augmenté (inter différentiel, protections supplémentaires, parafoudre…) et le nouveau tableau sera sûrement plus encombrant, la place libre est donc un élément important à prendre en compte pour la suite.
Etape #2 : Configuration du nouveau tableau et choix du matériel
A cette étape, il est question de dessiner un nouveau schéma de distribution en tenant compte des circuits existants à protéger et des nouvelles normes de protection.
On choisira ensuite le matériel le mieux adapté en fonction du nouveau schéma, en utilisant de préférence un outil de configuration, fourni par l’un des fabricants de matériel du marché.
25 années d'expertise dans l'électricité
La création de tableau électrique et de schémas sont l’une des nombreuses tâches réalisées avec notre offre d’accompagnement technique SPingen.
Etape #3 : Le démontage et repérage
Une fois le matériel commandé et reçu, on peut passer au remplacement à proprement dit.
Après avoir couper le courant au général, on peut commencer à débrancher fil après fil, en prenant bien garde à repérer les différents départs et pouvoir s’y retrouver à l’étape d’après.
Etape #4 : Mise en place du nouveau tableau
Ça y est, le vieux tableau a complètement disparu et laisse le champ libre pour le nouveau. Quelques adaptations seront à coup sûr nécessaires pour que le tableau tout neuf prenne sa place, mais nous aurons pris soin d’anticiper le maximum de contraintes, au moment de la prise de côtes et du choix de l’enveloppe.
Etape #5 : Recâblage de l’installation
Votre nouveau tableau est en place, il ne reste plus qu’à reprendre un à un les différents départs et à les rebrancher, sous les disjoncteurs dédiés. Si tout est bien repéré, l’opération est assez rapide, on peut ensuite refermer le tableau et procéder à l’étiquetage de la façade, pour identifier les disjoncteurs. On n’oubliera pas de mettre un schéma à jour dans le tableau, encore une obligation de la norme trop souvent oublié.
Conclusion
Le remplacement de tableau électrique est une opération complexe, mais qui peut être réalisée très rapidement (environ une journée pour une installation standard).
Pour plus de sécurité, il est conseillé de passer par un professionnel car il saura dimensionner au mieux le nouveau tableau, dans le respect des dernières normes et en tenant compte des spécificités de votre installation existante. De plus, en cas d’incident après le remplacement, vous serez couvert par la garantie décennale de l’entrepreneur.
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