Panneaux photovoltaïques et autoconsommation : Profitons du soleil !

Réglementation

Introduction

Avec la mauvaise gestion de nos moyens de production, le manque de vision à long terme de nos dirigeants, ces dernières décennies et les accords européens sur le coût de l’énergie, nous voici face à des complications d’approvisionnement inimaginables.

Problèmes de production certes, mais également une explosion des prix. Nos entreprises industrielles, nos collectivités locales et nos associations sont à genoux. Pour les particuliers, encore « protégés » par le bouclier tarifaire et les chèques énergies, ils payeront en impôts, plus tard et plus cher cette protection, par l’explosion du poids de la dette.

Pour pallier à ses augmentations, notre premier réflexe est de chercher à baisser nos consommations massives d’électricité et tendre vers la « sobriété énergétique ».

Le premier principe à appréhender est que « L’énergie non consommée est celle qui reste la moins chère ».

Pour aider dans cette démarche, la mise en place de panneaux photovoltaïques sur nos toitures est une bonne idée, mais faut-il encore comprendre comment tout cela fonctionne et surtout changer ses habitudes de consommation, sous peine de ne pas voir d’économies s’engendrer sur la facture d’électricité.

Qu’est-ce que l’autoconsommation ? Comment ça marche ? Peut-on vraiment devenir autonome en électricité en installant suffisamment de panneaux solaires ?

Voici quelques éléments de réponses pour comprendre ce qu’est l’autoconsommation photovoltaïque et ses avantages.

Une installation solaire en autoconsommation, c’est quoi ?

Pour bien comprendre l’intérêt d’un tel équipement, il faut bien comprendre comment tout cela fonctionne.

  1. Les panneaux installés sur le toit produisent de l’électricité dès qu’ils sont exposés au rayonnement solaire. Pas besoin de soleil direct, la forte luminosité suffit à les activer.
  2. L’électricité produite est « transformée » pour s’adapter à l’électricité domestique (ou du réseau public ENEDIS) qui alimente la maison. C’est le rôle de l’onduleur. Il peut être central (cas des grosses installations), ou multiple (1 par panneau), on parle alors de micro-onduleurs.
  3. Les câbles relient la centrale de production en toiture au reste de l’installation au niveau du tableau électrique général.
  4. Quand les panneaux produisent, l’électricité est directement consommée par les équipements de la maison, en réduisant les besoins de soutirage sur le réseau ENEDIS. C’est cela l’autoconsommation.

Les différents types d’installations

Selon la configuration du site équipé et de ses besoins de consommations, il est possible de choisir entre plusieurs types d’installations :

Autoconsommation sans valorisation

Dans ce cas de figure, l’installation solaire est dimensionnée de façon que la totalité de la production soit autoconsommée.

Il s’agit surtout de petites installations, souvent inférieure à 3KW et vendues en kit prêt-à-poser.

Surplus = Production solaire non consommée

Avantages / Inconvénients

Avantages Inconvénients
Vous pouvez installer le kit solaire vous-même Les démarches administratives peuvent être longues et fastidieuses (3 à 6 mois)
Le kit peut être installé n’importe où, en toiture, en façade ou au sol. L’électricité non consommée sera renvoyée sur le réseau ENEDIS gratuitement.
TVA à 10% pour les installations < 3KWc

Les démarches

Les démarches à réaliser sont les suivantes :

  • Effectuer la déclaration d’urbanisme auprès de votre mairie
  • Déclarer son installation à ENEDIS
  • Remplir la CACSI (convention d’autoconsommation sans injection) auprès d’ENEDIS

Les aides

Vous pouvez bénéficier d’une TVA à 10% pour toutes installations inférieures ou égales à 3KWc.

Autoconsommation avec vente du surplus

Ce type d’installation sera configurée afin d’optimiser au maximum la rentabilité, en fonction de la capacité de production (orientation de la toiture et taux d’ensoleillement) et du coût de l’équipement. A terme c’est un retour rapide sur investissement (ROI) qui sera recherché.

Surplus = Production solaire non consommée

Avantages / Inconvénients

Avantages Inconvénients
Prix de rachat fixé à 10cts / KWh L’installation doit être faite par un professionnel RGE
Aides financières en fonction de la puissance de l’installation. Le kit ne peut être installé qu’en toiture.
TVA à 10% pour les installations < 3KWc Les démarches administratives peuvent être longues et fastidieuses (3 à 6 mois)
Imposition des bénéfices de vente si l’installation est supérieure à 3KWc

Les démarches

Les démarches à réaliser sont les suivantes :

  • Demande d’autorisation d’urbanisme auprès de votre mairie.
  • Demande du contrat de raccordement, d’accès au réseau et d’exploitation (CRAE) auprès d’ENEDIS via le portail. Ce contrat vous autorise à injecter sur le réseau votre production photovoltaïque.
  • Obtention du contrat d’achat avec EDF OA. Il vous permet de vous faire racheter l’énergie que vous produirez au tarif en vigueur et de bénéficier des primes à l’investissement.

C’est ENEDIS qui transmet votre demande automatiquement à EDF OA qui vous contactera.

Les aides

Vous bénéficiez :

L’obligation d’achat

En tant que particulier, grâce au système de l’obligation d’achat, vous pouvez injecter de l’électricité sur le réseau et la vendre à un acheteur à un prix fixé par la loi. Ce mécanisme permet d’aboutir à une rentabilité normale des capitaux investis sur la durée de vie des installations.

Le particulier producteur photovoltaïque peut vendre tout ou partie de l’électricité qu’il produit.

Les tarifs d’achat sont fixés par arrêté et évoluent chaque trimestre (Fixé actuellement à 10 c€/kWh)

 

La prime à l’autoconsommation photovoltaïque

Les installations qui permettent l’autoconsommation (installations de vente en surplus), sont éligibles à une prime à l’investissement. Cette prime est dégressive et variable en fonction de la puissance de l’installation.

Elle est répartie sur les cinq premières années de fonctionnement.

Tarifs de la prime à l’autoconsommation

Prime à l’autoconsommation en euros par kWc* en vigueur pour le 1er trimestre 2022

Puissance de l’installation Montant de la prime pour une installation
Inférieure ou égale à 3 kWc 380 €/kWc
Entre 3 et 9 kWc 290 €/kWc
Entre 9 et 36 kWc 160 €/kWc
Entre 36 et 100 kWc 80 €/kWc

(*) kWc = kilowatt-crête, puissance de l’installation.

Les montants des primes sont mis à jour tous les trimestres.

Taux de TVA réduit

Les installations photovoltaïques raccordées au réseau d’une puissance inférieure ou égale à 3 kWc peuvent bénéficier d’un taux de TVA à 10 %.

 

Exonération d’impôt

Il est possible de bénéficier d’une exonération d’impôt sur le revenu si votre installation remplit les trois conditions suivantes :

  • Sa puissance est inférieure à 3 kWc
  • Elle est raccordée au réseau public en deux points au plus
  • Elle n’est pas affectée à l’exercice d’une activité professionnelle.

Si votre installation est supérieure à 3 kWc : les revenus tirés de la vente d’électricité sont imposables à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) pour les installations supérieures à 3 kWc.

Comment optimiser son autoconsommation ?

L’objectif d’une installation reste donc de consommer le plus possible de sa production pour diminuer d’autant sa facture à la fin de mois.

Pour cela, il va surtout falloir faire preuve de bon sens en changeant ses habitudes de vie. Il faudra par exemple programmer son lave-vaisselle ou son lave-linge en pleine journée, déplacer la production d’eau chaude sur le créneau 12h00 14h00 en évitant toutefois de tout mettre en route en même temps.

Pour les possesseurs de piscine ou de bassin, le fonctionnement de la pompe en journée consommera naturellement une majeure partie de la production. Il faut savoir qu’il sera alors possible d’effacer la quasi-totalité de cette consommation, de la facture annuelle.

Comment valoriser son surplus de production ?

A l’instar du gaz ou du pétrole, l’électricité en tant que telle, ne se stocke pas ou mal. Une fois produite, elle doit être consommée immédiatement, sous peine d’être définitivement perdue.

Lorsque vous n’autoconsommez pas la totalité de votre production solaire, le surplus est, soit injecté gracieusement dans le réseau public, soit, si vous avez mis en place un contrat d’achat avec EDF OA, revendue. Il existe aussi d’autres solutions pour valoriser son surplus de production :

Batterie physique

C’est l’une des options les plus évidentes, mais ce n’est pas la plus rentable. Les batteries de stockage sont très chères à l’achat et ont une durée de vie limitées. Sauf à vouloir être complètement autonome et indépendant du réseau public, s’équiper d’une batterie physique est souvent un mauvais calcul, car votre installation ne sera jamais rentabilisée.

Toutefois, l’évolution des technologies pourrait faire pencher la balance. Certaines entreprises spécialisées du secteur imaginent pouvoir réemployer les anciennes batteries des voitures électriques dans les habitations et stocker ainsi la production solaire. A suivre !

 

Batterie virtuelle

Plusieurs opérateurs proposent sous forme d’abonnement. A savoir que le stockage virtuel n’est pas vraiment un stockage. Il s’agit plus d’un compte « à débit et à crédit » de l’énergie produite ou consommée.

L’avantage de cette solution, c’est qu’il n’y a pas d’équipement en plus à prévoir et que tous les calculs se font automatiquement.

Néanmoins, vous allez perdre le bénéfice de la prime à l’autoconsommation, la possibilité de revendre le surplus et des frais de gestion et d’abonnement vont aussi s’appliquer.

Là encore, il s’agit de bien tout prendre en compte et de bien faire ses calculs pour s’assurer de la rentabilité de l’opération.

Faire de l’eau chaude

L’une des meilleures façons de valoriser son surplus de production est de la transformer en eau chaude !

Dans nos logements modernes, la production d’eau chaude est le premier poste de consommation électrique. Avec l’équipement adéquate, il est très simple et très bon marché de produire son eau chaude à partir de l’électricité solaire.

Mais encore une fois, tout est histoire de dimensionnement et d’équilibre, car pour faire de l’eau chaude avec le soleil, il y a plus simple que de passer par des panneaux photovoltaïques. Ce sera le thème d’un autre post.

Peut-on être autonome avec des PV ?

Une installation classique en autoconsommation ne permet pas d’être autonome, le matériel n’étant pas prévu pour cette utilisation. En effet, pour des raisons de législations et de sécurité, les onduleurs coupent la production des panneaux en cas de coupure d’alimentation du réseau ENEDIS.

Pour être totalement autonome en électricité, il va falloir ajouter des équipements, notamment une ou plusieurs batteries de stockage et revoir votre façon de consommer. Il ne s’agira plus là de faire des économies d’énergie, mais bien d’alimenter son foyer. La sobriété devra être votre guide.

Il sera nécessaire de faire tourner les appareils les plus gros consommateurs en journée, voir même, de faire en sorte de s’en passer (Utilisation du gaz en bouteille pour la cuisson, pas de sèche-linge, système de chauffage non-électrique, production d’eau chaude solaire…). C’est bien l’ensemble de son mode de vie qui sera à adapter et cela est encore plus complexe en période nocturne ou durant l’hiver.

L’ajout d’équipement (batteries) fera vite flamber le prix de l’installation et très fortement augmenter sa durée d’amortissement jusqu’à la rendre quasiment impossible du fait de la durée des batteries.

Conclusion

Mettre des panneaux photovoltaïques sur son toit est forcément une bonne idée, à condition d’être bien orienté et de choisir comment consommer sa production.

Choisir d’autoconsommer la totalité de sa production est un choix de bon sens. Le prix de rachat actuel ne pouvant pas être garanti dans l’avenir, le plus sûr est bien de tendre vers l’autonomie, sans toutefois pouvoir l’être complètement.

Si vous envisager de vous tournez vers ce mode de consommation, votre conseiller Ofull vous aidera à faire les bons choix et vous guidera dans vos démarches.

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